POLYEUCTE

2003

Polyeucte vivait en l’année 250, sous l’empereur Décius. Il était arménien, ami de Néarque, et gendre de Félix, qui avait la commission de l’empereur pour faire exécuter ses édits contre les chrétiens. Cet ami l’ayant résolu à se faire chrétien, il déchira ces édits qu’on publiait, arracha les idoles des mains de ceux qui les portaient sur les autels pour les adorer, les brisa contre terre, resista aux larmes de sa femme Pauline, que Félix employa auprès de lui pour le ramener à leur culte, et perdit la vie par l’ordre de son beau-père, sans autre baptême que celui de son sang.

Pierre Corneille

Polyeucte est le prolongement et l’aboutissement final d’un travail engagé

avec avec la série On en est là en 2000, dans lequel je me démultiplie et joue avec moi-même en utilisant des caches mobiles. Ici, l’enjeu était de jouer tous les rôles de la pièce de Corneille et de faire ainsi exploser le procédé par le texte.

Le choix de Corneille est une conjonction de mon amour pour le film Othon des Straub, mes origines arméniennes, mon intérêt d’athée pour les mystiques et la montée intensive des drames qu’il dépeint. Sa sécheresse et sa musicalité se prêtent à l’accompagnement métallique d’une guitare folk.

Polyeucte long métrage de fiction DV, 78 minutes Sortie en salles le 14 septembre 2005

Sélection festival international du film de Locarno 2004, section in progress.

COMMUNICATIONS

2002-2003

Un rendez-vous est pris tel jour à telle heure dans un lieu donné, un cadre mis en place, une série de directions de regard et de mise-en-scène . Ces données déterminent la situation supposée. Ensuite l’actrice ou l’acteur improvise, dans une langue imaginaire, un discours né de la situation ainsi définie. Dans un second temps, je réalise un sous-titrage en français de ce discours, en tâchant de rendre compte le plus précisément possible d’une compréhension intuitives de ces paroles dont le sens échappe à leurs auteur(e)s eux(elles) mêmes.

ON EN EST LÀ

2000

On en est là est la préfiguration, sous la forme de saynètes sans paroles, du travail mené avec Polyeucte à l’échelle d’un récit complet, consistant en un certain nombre de rencontres avec moi-même par des procédés de masques mobiles. Apprentissage technique aussi bien qu’expérimentation formelle servent ici de prétexte à 7 séquences sans paroles (mais parfois en chanson) qui sont autant de dispositifs poétiques et métaphoriques accidentels ou inconscients.